Visite de l'Ehpad Madeleine Verdier à Montrouge
J’ai visité cet après-midi l’Ehpad Madeleine Verdier à Montrouge. Cet établissement accueille 168 résidents, dont 50% sont placés sous tutelle et curatelle. 1 patient sur 4 présente une pathologie psychiatrique.
La direction est soucieuse des conditions de travail des salariés et de la qualité d'accueil des résidents. Des travaux d'aménagement seront notamment entrepris au cours des 5 prochaines années. Malgré cette bonne volonté, l'établissement souffre du manque chronique de personnel qui touche les Ehpad de notre pays. D’autant plus qu’il accueille de nombreuses personnes atteintes de troubles psychologiques nécessitant des suivis particuliers.
L'établissement est financé par le département, l'ARS et les cotisations des résidents (environ 2 500€/mois, éventuellement pris en charge par l'aide sociale). L'augmentation des coûts à venir ne sera pas compensée par le gouvernement. La NUPES avait pourtant proposé un amendement en ce sens.
De leur côté, les soignants sont dévoués mais épuisés. Ils décrivent un travail à la chaîne pour un salaire bien trop modeste. Ils ont la sensation de "perdre leur valeur ajoutée". Ils déplorent que leur métier n'attire plus et qu’il soit délaissé par les jeunes en sortie d'études.
Ma collègue Caroline Fiat avait d'ailleurs produit un rapport sur le sujet. La France Insoumise avait proposé de doubler le personnel soignant en Ehpad lors de la précédente mandature. Il est nécessaire de créer 10 000 postes par an, bien loin des 3 000 prévus par Macron pour 2023.
Cette situation est la conséquence directe du manque de considération de l'État envers les métiers de la santé et de la dépendance. Ce n’est ni plus ni moins qu’une maltraitance organisée de nos aînés, pourtant vulnérables. Le gouvernement a les moyens d'investir massivement dans nos services publics et de créer un service public essentiel de la dépendance. Mais il fait de nouveau le choix de se détourner de ses responsabilités.
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