MANOUCHIAN AU PANTHÉON NE PEUT FAIRE OUBLIER LA LOI IMMIGRATION
Il y a 80 ans aujourd’hui, Missak Manouchian et 21 de ses camarades des FTP-MOI furent fusillés au Mont-Valérien.
Nous honorons la mémoire de ces combattants de la Liberté et celle de Mélinée Manouchian. En la faisant entrer avec Missak au Panthéon, la France reconnaît la contribution décisive des étrangers à la Résistance et à son histoire.
Nous n’oublions rien de la barbarie du nazisme et de l'infamie de la collaboration. Outre l’Affiche rouge, ce sont des films, des tracts et des brochures qui furent édités par les nazis contre les résistants communistes du groupe Manouchian.
Aujourd’hui, nous ne pouvons pas honorer leur mémoire sans nous souvenir des principes au nom desquels ils ont combattu. Les FTP-MOI étaient engagés pour le communisme, l’internationalisme et la défense de l’héritage révolutionnaire. En province, certains groupes de FTP-MOI s’appelaient par exemple “Carmagnole”, “Liberté”, “Valmy” ou encore “Marat”.
Survivant du génocide arménien, Missak Manouchian était arrivé en France illégalement. Il s’était inscrit à la Sorbonne pour étudier la littérature, la philosophie, l'économie politique et l'histoire. Il était apatride parce que la France avait refusé deux fois d’accéder à ses demandes de naturalisation.
Dans sa loi Immigration votée de concert avec l’extrême-droite, Emmanuel Macron a notamment validé la restriction du droit du sol et des conditions d’accès à l'université. Sa loi aurait directement discriminé Missak Manouchian et ses camarades.
Revenir sur le droit du sol est une forfaiture qui mine la République, satisfait les héritiers du pétainisme et insulte la mémoire des FTP-MOI. Dans sa dernière lettre à Mélinée, Missak Manouchian continuait de proclamer la fraternité entre les peuples. Ses principes n’étaient donc en rien compatibles avec aucune sorte de politique du rejet.
Rendre hommage à Missak et Mélinée Manouchian suppose d'en finir avec ce qui les a fait souffrir et mis en danger toute leur vie : la défiance et l'hostilité à l'égard des étrangers.