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Question écrite à Nicole Belloubet sur le projet de "choc des savoirs"

Gabriel Attal déclare la guerre à l'École pour tous. Profs, parents, chercheurs : personne ne veut de ses groupes de niveaux. Cette politique renforce la reproduction sociale. Les classes populaires sont sacrifiées. J'interpelle aujourd'hui Nicole Belloubet dans une question écrite👇

 

Le projet d’arrêté « collège », présenté pour avis au Conseil supérieur de l’Education (CSE) le 8 février 2024, a été rejeté unanimement par tous les représentants qui siègent au CSE : 67 voix contre et pas une seule voix pour. En réalité, ce sont toutes les mesures prévues dans le projet de « choc des savoirs » du gouvernement qui ont été quasi unanimement rejetées par la communauté éducative.

 

L’École pour toutes et tous ne peut être un vain slogan. Les mesures défendues par Gabriel Attal vont dans le sens d’un tri social encore plus grand entre les bons élèves qui continueront d’être bons et les élèves en difficulté qui bénéficieront d’encore moins de moyens pour s’en sortir.

 

Ces mesures ne permettront pas de lutter contre la reproduction sociale et ne garantiront pas la promotion du mérite. La littérature scientifique sur le sujet est sans équivoque : les groupes de niveau ne permettent pas à tous de réussir.

 

Par ailleurs, les syndicats des personnels de l’Éducation national alertent sur le fait que ces réformes entraineront une baisse du volume horaire de certains enseignements (langues et cultures de l’Antiquité, langues vivantes...), déjà fragilisés par les réformes passées du baccalauréat.


Elles ne feront que dégrader encore plus les conditions de travail des enseignants car elles ne répondent en rien aux problèmes que sont l’insuffisance de moyens, la crise de recrutement des professeurs et la surcharge des classes. Les élèves en situation de handicap, les élèves allophones ou bien les élèves rencontrant des difficultés scolaires et sociales se verront également pénalisés.

 

L’instauration de classes de niveau au collège décline la réforme du lycée aux effets désastreux et extrêmement déstructurante. Elle signerait la fin du collège unique qui est un objectif idéologique poursuivi depuis toujours par l’extrême droite.

 

Enfin, cette réforme parait difficile, voire impossible à mettre en œuvre. Le gouvernement prétend que les élèves pourront changer de groupes de niveau en milieu d’année ce qui est rigoureusement infaisable.

Je m’inquiète de ce déni de démocratie et je souhaite savoir comment la ministre pourrait prétendre justifier d’imposer une mesure aussi grave sans avoir l’approbation d’un seul membre de la communauté éducative.



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